3. Crowdfunding : des contreparties bien pensées

Le crowdfunding lancé par Alexis Bellas permet certes de vendre son produit à des particuliers, mais surtout de faire pénétrer dès la rentrée prochaine ses "parcours d'esprit critique" dans des classes de Terminale.

On l’a dit dans un post précédent : le but d’Alexis Bellas est de développer son produit dans l’enseignement secondaire et supérieur et auprès des décideurs institutionnels. Mais pour atteindre cet objectif, il lui faut valider auprès de ses interlocuteurs le fait que son produit répond à une demande qui suscite un engagement qui va au-delà du fait de regarder les posts de sa chaîne Instagram.

Proposer d'offrir le parcours à des Terminales

D’où la nécessité de lancer un financement participatif pour marquer, s’il réussit à obtenir de très bons chiffres, l’attente du public pour un tel produit. Les crowfunding fonctionnent selon deux modalités : certains font appel aux dons (avec des contreparties symboliques, un nom cité dans un générique, une carte postale, un mug) et d’autres font de la prévente d’un produit. Celui que lance Alexis Bellas est du deuxième type (même si les dons sont possibles aussi).

Le marché a été segmenté en 9 catégories s’adressant à des publics différents (+ 2 possibilités de dons).

Deux contreparties permettent déjà d’entrer dans les établissements scolaires. Mais Alexis Bellas va plus loin : « À partir de ce seuil [NDLR : 600 000 €] jusqu'à 1 million, on met le parcours à disposition d'une classe d'un lycée défavorisé ou à 30 jeunes faisant leur service civique, tous les 1 000 €, en partenariat avec l'AFEV ».

Au moins 644 classes de Terminale dès la rentrée prochaine

À la fin du financement participatif, ce n’est pas moins de 151 classes de Terminale et toutes les Terminales de 27 établissements qui se voient offrir un Parcours 1 par les contributeurs. Et le 18 mars, l’instagrammeur fait cette annonce sur le site de son financement Kisskissbankbank : « On avait garanti l’accès au parcours pour 30 élèves en situation difficile à chaque palier de 1 000 € entre 600 000 € et 1 000 000 €, et ce sont bien 12 000 élèves qui bénéficieront du premier parcours Cogito dès la rentrée en septembre prochain, grâce au travail remarquable de l’AFEV* qui prendra en charge la distribution ».

12 000 élèves de Terminale, c’est environ 400 classes auxquelles il faut ajouter 151 classes et toutes les classes de Terminale de 27 établissements. Alexis Bellas peut exulter quand il fait cette annonce dès le 7 décembre: « Grâce à votre soutien, 644 classes de lycée pourront bénéficier du Parcours Cogito. À raison de 30 élèves par classe en moyenne, voilà de quoi porter un bon coup à la bêtise ! ».

Le loup est dans la bergerie.

 

* L’AFEV est une association, qui, depuis 30 ans, "crée du lien entre campus et quartiers en développant des programmes de solidarité dans lesquels des milliers d’étudiant·es s’engagent auprès des enfants, des jeunes, des habitant·es des quartiers populaires"